1 janvier 1

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Pauline Barbier

Sport équestre et équitation éthologique : le combo gagnant

Si vous ne vivez pas dans une grotte, vous avez sans doute perçu un petit vent de changement dans le monde des sports équestres : la cordelette, les pieds-nus… C’est dans l’air du temps ! Chez Blooming, nous avons toujours eu pour mission de contribuer, à notre échelle, à cet élan vers une équitation plus respectueuse, plus minimaliste, plus adaptée aux chevaux, et moins tournée vers les humains. Cependant, rien n’est simple : ça n’est pas parce qu’on voit quelqu’un sauter en cordelette, que celui-ci est forcément tendre dans les coulisses, ça n’est pas non plus parce que quelqu’un saute en filet qu’il est maltraitant. Alors… Le combo équitation “éthologique” et sport, est-ce le pari gagnant de l’équitation du futur ? 

Sommaire :

  1. L’émergence du “Natural horsemanship”
  2. Comment le natural horsemanship permet d’améliorer son équitation ?
  3. Comment ces méthodes s’invitent dans le sport
  4. Problèmes courants en équitation éthologique : à qui la faute ?

 

1. L’émergence du Natural horsemanship 

 

L’histoire de l’exploitation des chevaux par les humains n’est pas récente : domestiqués il y a environ 6000 ans, d’abord utilisés pour le transport et l’agriculture, puis la guerre, l’usage a récemment évolué vers une pratique de sport et de loisir plus avancée, notamment dans les pays plus riches.

 

Cette évolution a eu pour conséquence des modifications profondes dans la façon dont nous traitons ces animaux. Les types de chevaux employés ont changé, l’élevage a également pris la direction du cheval de selle plus léger, athlétique, et les races de loisir ont également connu un essor sans précédent au début du 21ème siècle. De nouvelles techniques, de nouvelles idées à propos de l’éducation, le soin et la gestion des chevaux ont émergé. Depuis une vingtaine d’années, le bien-être du cheval n’a jamais été aussi important dans la pratique équestre ; la recherche scientifique a également permis de mieux comprendre nos compagnons. Parmi les techniques d’entraînement et d’éducation qui se sont popularisées mondialement, figure le fameux natural horsemanship, qui met l'accent sur une construction d'un lien solide de confiance et de communication entre le cheval et l'homme. Si celui-ci n’est pas basé initialement sur la recherche, il provient des grands maîtres “chuchoteurs” américains, et on doit à Pat Parelli la plus grande popularisation à un niveau mondial de ces techniques.

En France, l’appropriation de ces méthodes a donné le fameux “équitation éthologique”, que je me permets de critiquer puisque l’éthologie étant une science, je ne suis pas sûre qu’il s’agisse de la meilleure appellation pour une méthode bien plus empirique que scientifique.

 

 

L’équitation éthologique telle que vous la pratiquez aujourd’hui en France ou en Belgique est plus que largement basée sur une version de la méthode Parelli. Si chaque figure connue de ces pratiques essaye de développer son propre langage, vocabulaire, sa propre méthodologie, soyez-en sûrs, tous reprennent une base Parelli mais dans une forme un peu différente. Parmi ses prédécesseurs ainsi que ses contemporains, on peut citer : les frères Tom et Bill Dorrance, souvent considérés comme les pionniers de ces méthodes, Ray Hunt, Buck Brannaman, Monty Roberts…

 

Si certaines pratiques de ces maîtres peuvent être en partie considérées comme obsolètes lorsqu’on regarde les travaux scientifiques modernes, leur travail a ouvert la voie aux éducateurs équins des temps modernes. Souvent, on passe par le natural horsemanship avant de s’intéresser aux fondements scientifiques de l’apprentissage, de la cognition, des besoins fondamentaux, des renforcements - notamment positif, qui prend tout doucement de la place. 

 

D’un regard purement subjectif, je n’ai jamais autant vu l’équitation éthologique s’immiscer dans la pratique classique. De nombreux professionnels, notamment de jeunes diplômés en quête de mieux-être pour leur cheval, sont en recherche de méthodes plus adaptées à celui-ci. Beaucoup tentent de développer une approche du sport équestre qui convienne mieux à leur idée du cheval en tentant de s’émanciper des pratiques traditionnelles souvent obsolètes. 

 

Afin de vous satisfaire encore plus, voici nos programme sur le sujet :

 

 

Mais...Ce n'est pas tout ! Pour plus de plaisir, notre chaîne Youtube regorge également de vidéos sur ces sujets : 

 

 

2. Comment le natural horsemanship permet d’améliorer son équitation ?

 

Mais pour tous les cavaliers et propriétaires encore sceptiques, prenons le temps de souligner les bénéfices incroyables qui découlent d’une (bonne) pratique du natural horsemanship

 

L’équitation éthologique a pour clé de voûte la relation homme-cheval. Le but, c’est de mettre en place une communication ultra claire et solide, fluide et simple entre les deux individus - qui, pour rappel, ne sont pas de la même espèce. Ce langage commun, est majoritairement basé sur le langage corporel. On démarre par apprendre l’alphabet, puis on compose des mots, et pour les plus doués d’entre nous, on pourra rédiger des romans… 

 

 

Son avantage (et également son défaut), c’est qu’il force considérablement l’humain à se remettre en question, d’une façon profonde et durable. L’équitation éthologique, c’est une invitation à vous rappeler que c’est VOUS qui décidez de faire de l’équitation, pas votre cheval, et que par conséquent, VOUS allez devoir vous adapter et devenir aussi bons que vous le pouvez, pour faciliter la vie de votre animal. 

 

Ainsi, ça démarre par comprendre (vraiment) comment un cheval vit, perçoit son environnement, apprend, ce dont il a besoin fondamentalement pour être en équilibre, dans un état de bien-être physique et mental profond. Quitte, souvent, à bouleverser toutes les idées reçues apprises au sein même du monde du cheval, truffé de fausses idées, croyances, parfois diffusées par des professionnels (même des vétérinaires, aïe) pourtant réputés. 

 

Outre ce changement d’état d’esprit qui est véritablement le changement d’une vie, les techniques d’équitation éthologique apportent une compétence indéniable qui permettent de rendre notre équitation bien meilleure : on apprend le timing, le tact, on améliore sa sensation et la perception du retour du cheval, on adapte mieux nos stratégies de séance pour lui permettre de gagner, on sait mieux quand on doit plutôt axer un temps de séance sur la confiance ou sur la qualité de réponse… Bref, on devient de meilleurs gens de chevaux.

 

Résultat : le cheval comprend nettement mieux ce qu’on attend de lui, il a bien plus de motivation à le faire, il a confiance et se sent bien à nos côtés, il est serein, volontaire, et les choses avancent avec fluidité. On est également bien plus en sécurité, car le cheval est émotionnellement en équilibre.

 

3. Comment ces méthodes s’invitent dans le sport

 

Les bénéfices cités ci-dessus sont indéniablement utiles dans le sport

 

Un cheval qui embarque, voyage et débarque sereinement, ça change radicalement son état d’esprit les jours de compétition - et le vôtre aussi.

Un cheval pleinement en confiance, qui accepte à 100% toutes les manipulations vit également bien chacune de vos interactions : son état d’esprit va donc être très positif et serein avant d’entrer en piste.

 

 

Au contraire, un cheval qui serre les dents perpétuellement (quand on le brosse trop brutalement à son goût et qu’on ne s’en rend même pas compte, quand on doit forcer pour mettre le mors, se battre pour mettre le filet, éviter les morsures quand on sangle, qui ne supporte pas d’être attaché pendant qu’on le natte, etc.) pour toutes les manipulations standards avant un concours, va naturellement développer un sentiment négatif (voire très négatif) envers les humains. Il va “prendre” sur lui, faire avec, tolérer. Le niveau de tension et de cortisol est déjà trop élevé avant même de devoir performer. 

 

Un cheval qui pète un câble par peur des autres au paddock…

 

Un cheval qui reçoit des demandes contradictoires ou dont le cavalier tire et pousse perpétuellement parfois sans s’en rendre compte, ne sait pas céder la pression et devient donc de plus en plus lourd, se contracte contre le cavalier, développera même peut-être une posture inverse à celle escomptée…

 

Un cheval qui fuit son cavalier au montoir parce que celui-ci tracte de tout son poids sur le garrot, ou se laisse tomber avec lourdeur sur le dos de son cheval…

 

Un cheval qui grince des dents, s’enroule, angoisse au paddock, qui a peur de tout dans un environnement inconnu… va forcément moins bien performer que s’il était serein, confiant, capable de gérer une situation qui fait monter les émotions. 

 

Et ici, je ne parle que d’éducation ! Souvent, on l’observe d’ailleurs de plus en plus, la plongée dans ces méthodes nous font également réaliser qu’on peut remettre en question notre gestion plus globale. On apprend, par exemple, qu’un cheval, même de sport, même coûtant cher, a besoin de bouger librement, a besoin de foin et d’interactions sociales. 

 

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil à notre vidéo Youtube !

 

 

4. Problèmes courants en équitation éthologique : à qui la faute ?

 

Maintenant, il y a une vérité derrière certaines idées reçues sur l’équitation éthologique. Oui, ces méthodes attirent les gros égos (ben oui, on veut montrer qu’on est LE gars qui a compris la vérité sur les chevaux), les tendances gourous (il faut suivre LE gars à la mode qui sort des grands discours un peu stylés), et l’admiration qu’on peut porter à ces entraîneurs peut parfois flouter notre esprit critique, ce qui nourrit des petites tendances de fermeture sur une méthode, une personne, un discours unique. Un petit côté communautaire qui évolue en fermeture d’esprit : c’est humain, ça n’est pas nouveau, et ça n’est pas prêt de s’arrêter. 

 

Oui, certaines méthodes sont un peu basiques, parfois carrément violentes, et de l’extérieur, pas facile de distinguer si le pro se protège d’un cheval dangereux ou s’il abuse d’un jeune cheval effrayé. Les deux existent. Oui, le concept de confort/inconfort poussé sans nuance peut vous donner des armes dangereuses pour forcer les chevaux malgré eux. Oui, on voit beaucoup de chevaux défaits physiquement en équitation éthologique, avec une posture douteuse, faire 15 galops-arrêt avec une très grande légèreté, mais en se flinguant petit à petit les jarrets ou les lombaires. Oui, désengager trop les postérieurs n’est pas la meilleure chose pour la protection des articulations de votre cheval (personnellement, je ne le pratique quasiment jamais… c’est un peu, pour moi, le fléau de l’équitation éthologique). Oui, très souvent, les pros de l’équitation éthologique ont des lacunes importantes en biomécanique et locomotion.

 

Tout ça, c’est vrai. C’est précisément pour cela que l’on doit continuer à faire évoluer ces approches en prenant le meilleur de chaque monde. Il y a des forces dans le sport qui sont absentes en équitation éthologique, et vice-versa. 

 

C’est pourquoi… Les deux mondes doivent se rejoindre et se combiner pour se tirer vers les hauts. Les forces des uns peut nourrir les forces des autres. C’est pourquoi, nous essayons sur Blooming de vous présenter des cavaliers qui sont chacun dans cette recherche de combiner une belle équitation sportive avec une éducation et gestion du cheval respectueuse de ses besoins et de sa cognition. Comme Aurélie de Mévius, Morgane Pokoik et Bastien Carlier, Antoine Nowakowski et encore plein d’autres. Ils sont tous différents, ont tous leur idée de la chose, mais ils cherchent, se posent des questions, et c’est ainsi qu’on permettra au monde du cheval d’évoluer pour mieux respecter ces animaux qu’on aime tant. 

 

 

4. Sport et horsemanship : un combo gagnant pour les chevaux

 

Un cheval, si on lui demande son avis, il est très content dans sa prairie avec ses potes chevaux. La pratique équestre, elle vient plutôt bousculer sa vie que l’inverse, même si je suis convaincue, si les choses sont bien faites, que la pratique qu’on lui propose peut même enrichir sa vie si celle-ci est bien menée et adaptée. 

 

Le sport, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, doit changer. Il doit changer pour qu’il soit aligné avec les besoins du cheval. Il doit changer, parce que la société est de plus en plus sensible au bien-être des animaux et c’est tant mieux. 

 

 

 

Le sport n’est pas, de mon point de vue, un mal en soi. Je pense au contraire que le sport… C’est bien, c’est même très bien ! Un cheval non domestiqué est souvent en forme physique, puisqu’il est contraint de bouger tout le temps, contrairement à nos chevaux domestiqués qui ont toutes les calories et la protection à portée de main. Ceci étant dit, le système des sports équestres actuels possède des défauts énormes qui ne peuvent être niés. En dehors même du système, on peut commencer par sensibiliser les cavaliers de haut niveau, qui ont une influence considérable et sont, malgré eux parfois, des modèles pour de nombreux jeunes cavaliers en quête d’inspiration. 

 

A l’instar d’un Grégory Cottard qui a peut-être rendu “à la mode” auprès de certains jeunes cavaliers l’envie de retirer la muserolle ou d’explorer le pied-nu, même si uniquement en surface parfois, c’est un premier pas pour rendre normales des pratiques plus respectueuses et adaptées aux chevaux. Je pense, même si c’est imparfait, même si chacun a son propre avis sur la question, que tout cavalier qui rend désirable un équipement plus minimaliste, une communication fluide, une gestion un peu plus “nature” et moins artificielle permet au monde du cheval d’évoluer dans un sens positif… Pour les chevaux, les acteurs centraux de l’équitation.

 


En conclusion, la combinaison des techniques de natural horsemanship et des sports équestres peut offrir de nombreux avantages pour le bien-être des chevaux. En se concentrant sur la construction d'un lien solide de confiance et de communication entre le cheval et l'homme, le natural horsemanship peut aider à réduire le stress et l'anxiété chez les chevaux impliqués dans le sport, notamment de haut niveau, ainsi qu'à améliorer leur santé physique globale. En utilisant ces techniques pour former et prendre soin de leurs chevaux, les cavaliers peuvent offrir à leurs compagnons équins une vie plus saine, plus heureuse et plus épanouissante.

 

Pour illustrer nos propos, vous retrouverez toutes les vidéos nécessaires sur notre plateforme dans notre programme "Horsemanship & Sport : mental et relation".

D'ailleurs, ne manquez pas notre nouveau programme "La méthode Etho-Sport" animé par les talentueux Bastin Carlier et Morgane Pokoïk ! 

Bon visionnage 🙂

 

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