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Pauline Barbier

Réactions au sanglage : non, ça n’est pas normal !

Scène d’écurie presque banale : le cavalier pose la selle, commence à sangler, et le cheval baisse les oreilles, fouaille de la queue, peut-être qu’il mord dans le vide, ou sa longe, ou essaye de mordre le cavalier, bouge, essaye peut-être aussi de taper… On entend déjà le cavalier crier “non !” fermement et poursuivre comme si de rien n’était. Pourtant, on sait aujourd’hui largement qu’un cheval qui montre ces comportements au sanglage n’est pas quelque chose de normal, et que c’est très souvent signe d’inconfort voire de douleur. Et si on arrêtait de normaliser les réactions au sanglage ? Qu’est-ce que votre cheval manifeste ? Comment améliorer ça ?

 

Sommaire : 

1. Le répertoire de réactions “anormales”
2. Les explications possibles 
3. Quelles solutions pour apaiser un sanglage compliqué 


1. Le répertoire de réactions “anormales”

 

Faisons simple : un cheval quelque soit son âge, qui réagit négativement au moment de seller / sangler, ça n’est pas normal et ne doit pas être ignoré. ☝🏼


Par volonté de clarté je n’aborderai ici que le moment du sanglage. Cependant, notez bien qu’il existe aussi (malheureusement) des réactions avant l’étape du sanglage, lorsque la selle arrive. Dans ce cas-ci, vous avez sûrement un souci de douleurs dorsales / d’adaptation de la selle… Ces problématiques sont donc volontairement écartées dans cet article.

Nos ressources sur le sujet :

 

 

Revenons en à notre sujet principal : le sanglage ! Lorsque vous sanglez un cheval, voici ce qui doit se passer : rien.

 

Rien du tout.

 

Votre cheval ne doit en aucun cas modifier son comportement. 

Si c’est le cas, il vous explique que quelque chose ne va pas. Par exemple :

- Il fouaille de la queue ;
- Il frémit au niveau du passage de sangle, du ventre, de l’épaule, ailleurs… ;
- Il bouge lorsque la sangle va entrer en contact avec sa peau ;
- Il baisse les oreilles ;
- Il pince le nez ;
- Il menace de mordre, mord dans le vide, mord quelque chose à portée de dents ; 
- Il tape du postérieurs.

Tous ces comportements manifestent un inconfort ou une douleur. À vous d’enfiler votre casquette de détective pour trouver la source ! 🕵🏽‍♀️


2. Les explications possibles 

 

Il arrive que les inconforts liés au sanglage, s’ils ne sont pas adressés immédiatement, tournent en réponse comportementale : le cheval associe sur le long terme sanglage à douleur, même lorsque celle-ci est disparue. Ceci étant dit, la majorité du temps, il s’agit d’inconfort ou de douleurs qu’on peut ranger parmi les types suivants :

 

- Douleurs à l’estomac : ulcères, inconfort gastrique type inflammatoire.
- Mauvaise adaptation de la sangle : une sangle qui pince les coudes, créée des plis, dont la surface d’appui n’est pas bien répartie, qui crée des points de pressions.
- Mauvaise adaptation de la selle : lorsque vous sanglez, la selle vient serrer plus “fort” le dos que lorsqu’elle n’est pas sanglée. S’il y a des douleurs dorsales créées par la selle, il est possible que cela se manifeste lors du sanglage ! 
- Douleurs au dos : dans la même lignée, le sanglage peut révéler des douleurs dorsales (liées ou pas à l’adaptation de la selle)
- Un sanglage fait trop fort, trop vite : un sanglage, ça doit se faire progressivement. Si vous serrez comme un filet mignon les muscles froids de votre cheval, cela peut totalement créer un inconfort qu’il ne supporte pas. Sanglez progressif, en douceur !

 

Si vous serrez comme un filet mignon les muscles froids de votre cheval, cela peut totalement créer un inconfort qu’il ne supporte pas. Sanglez progressif, en douceur ! 📉

 

 

3. Quelles solutions pour apaiser un sanglage compliqué 

 

Reprenons dans l’ordre :

 

➡️ Douleurs à l’estomac : les ulcères ou douleurs gastriques ont tout un répertoire de facteurs observables. Salves de bâillements, inconfort lorsque vous passez votre main sur l’estomac, une mauvaise réponse à la jambe gauche (côté de l’estomac), un appétit compliqué, un poil piqué ou délavé, un cheval qui perd de l’état sans qu’on ne comprenne la raison…

 

Appelez votre vétérinaire en cas de doute pour réaliser une gastroscopie, qui permettra de savoir s’il y a quelque chose d’anormal. Les ulcères sont extrêmement répandus chez les chevaux, même quand ils sont dans des conditions de vie optimales. Ça n’est pas une pathologie réservée aux “mauvais” propriétaires, prudence donc. 👨🏻‍⚕️


➡️ Douleurs au dos : l’idéal est encore d’appeler un thérapeute manuel pour avoir son avis sur les réactions à la palpation dorsale et pour commencer à isoler le problème. Combiné à un examen vétérinaire, cela vous permettra d’avoir plus d’informations sur les potentielles douleurs manifestées par votre cheval. 


➡️ Mauvaise adaptation : dans les deux cas, il est toujours de bon ton de faire appel à un saddle-fitter compétent pour faire vérifier la selle en cas de doute. Attention aux conflits d’intérêt : je vous recommande vivement d’appeler un saddle-fitter qui ne représente pas une marque pour vous aider à gagner en objectivité. C’est également auprès de ce saddle-fitter que vous pouvez vous faire conseiller sur les bons gestes au moment de sangler… Pour vérifier que vous faites ça correctement, ou pas ! 

 

Une fois ces domaines explorés, vous devrez faire attention à ce que votre cheval n’ait pas appris à anticiper négativement le sanglage. Ici, on revêt sa casquette d’éducateur du cheval et on regarde, dans l’ordre :

 

➡️ Une fois le souci a priori réglé : comment le cheval réagit quand j’apporte la selle ? Quand je place la sangle ?
➡️ S’il y a une appréhension : on utilise la technique de l’approche-retrait, qu’on enseigne dans le programme Horsemanship Basics sur Blooming.
➡️ On peut combiner celle-ci au contre-conditionnement : par exemple, associer systématiquement le moment de sangler à une séance de renforcement positif. Dès que la sangle touche le ventre : on donne une friandise ! 🍬 

 

La clé réside dans la répétition (et l’absence de douleurs bien sûr). 

 

 

On sangle avec une très grande progression le temps de restaurer une idée neutre (voire positive) du sanglage. Pensez à utiliser la variation du contexte : attachez votre cheval à un autre endroit que d’habitude, sellez-le en piste ou dans un endroit inhabituel, cassez la chaîne d’évènement habituelle pour permettre au cerveau de votre cheval d’être “surpris” et prêt à recevoir des informations nouvelles. 🤗

 

N'hésitez pas à nous transmettre vos témoignages, impressions et évolutions suite à cet article sur notre Instagram @bloomingridersfr 😉 ! 

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