Les problèmes courants en balade : que faire quand mon cheval stresse ?

 

Sommaire :

1. La peur de l’environnement
2. L’anxiété généralisée due au contexte
3. L’anxiété de séparation
4. L’excitation et les débordements

1. La peur de l’environnement

 

L'un des problèmes les plus courants que les cavaliers rencontrent lorsqu'ils font une balade est bel et bien la peur et l'anxiété de leur cheval. Pour rappel, les chevaux sont des animaux de proie et peuvent être naturellement craintifs et réactifs à leur environnement, ce qui peut rendre la balade en extérieur assez stressante pour eux. C’est donc totalement normal si votre cheval a peur, fait des écarts, et semble globalement anxieux… Mais, c’est améliorable ! 

 

Les axes à regarder de près sont les suivants :

• La confiance en vous et en l’environnement ⛰
• Votre capacité à comprendre qui est votre cheval, et à ajuster votre comportement pour l’aider pendant la balade 🧐
• La préparation en amont des balades 📝

 

Je vous recommande chaudement de préparer votre cheval à gérer la peur d’objets spécifiques, par exemple, les poubelles ou les boîtes aux lettres. 🗑 Pour préparer cela, on va reproduire la situation mais dans un contexte mieux maîtrisé, en carrière. L’idée, c’est que vous appreniez à votre cheval à réfléchir malgré son inquiétude, en lui donnant un job lorsqu’il exprime une peur d’un objet étrange ou inconnu. 

 

Pour cela : rien de mieux que placer des objets incongrus en piste, et que vous appreniez des concepts indispensables tels que l’approche-retrait, l’association positive avec renforcement positif, l’habituation ou désensibilisation, tout cela avec un timing juste et une approche en “shaping” ou “modelage”. Si vous ne connaissez rien de tout ça…pas de panique, nous avons la solution ! 😉

 

On vous conseille d’aller voir nos vidéos suivantes 📹 :

• La leçon illustrant Morphée passer une bâche, du programme Cheval de Sport & Horsemanship.

 

Ensuite, il faudra réaliser ce travail également à cheval en carrière, puis à pied et à cheval en extérieur. Chaque objet bizarre doit être une occasion de dire au cheval : “Hey, allons toucher ça pour que tu récoltes une carotte !”. Vous verrez que très vite, votre cheval changera doucement son réflexe d’inquiétude en curiosité et en cette nouvelle idée que… Cet objet bizarre peut ramener une friandise !

L’approche-retrait a également un bénéfice monstrueux sur des éléments plus durs à gérer comme les voitures, les vélos, ou encore les vaches… 🚗 🚲🐄

 

2. L’anxiété généralisée due au contexte

 

Il se peut que votre cheval soit le champion du "touch-it" (toucher un objet avec son nez contre une récompense), mais qu’il montre une anxiété généralisée, pas nécessairement reliée à une peur précise dans l’environnement. Ici, c’est vraiment le contexte inconnu (ou moins connu) qui le plonge dans un état de vigilance voire d’alerte. Pour ça, je conseille vraiment de reprendre ma petite métaphore de la zone de confort et du seuil de tolérance, dont on parle dans notre vidéo Youtube : "Mon cheval a peur : comment gérer ?". 👇🏼

 

 

Quand un cheval montre une anxiété forte dont la source n’est pas franchement identifiable, je considère le contexte comme étant la source. J’aime donc l’aborder en mode “approche-retrait”. Par exemple, mon cheval montre déjà des signes d’alerte dès le début de la balade : eh bien je vais faire quelques mètres, puis une pause, le laisser brouter, ou donner à intervalles réguliers des récompenses. Dès que l’état d’alerte redescend ou diminue, eh bien… On rentre à l’écurie !

 

On aborde ça comme une désensibilisation, et surtout, on ne “force” pas les choses. On donne la possibilité au cheval de rester dans sa zone orange, inconfortable mais dans laquelle il peut apprendre à retourner dans sa zone verte. Et dès qu’il y parvient, surtout, on le remet dans un contexte confortable : cela lui donne confiance en vous et en la situation. 

 

3. L’anxiété de séparation

 

L’anxiété de séparation, c’est le terme qui décrit le cheval qui montre une forte grégarité lorsqu’il est seul ou séparé des autres. En balade, c’est quelque chose qu’on voit de façon récurrente. Qu’il s’agisse d’un problème que vous rencontrez lorsque vous choisissez de partir seul en balade, ou bien que vous le rencontriez lorsque vous êtes en groupe (votre cheval chauffe, ne supporte pas d’être un peu séparé, etc.), cela s’aborde de façon très comparable au point 2.

 

Si vous êtes seul, utilisez exactement le même mode de fonctionnement que le point précédent. 👆🏼

 

S’il s’agit de stress lié au groupe pendant la balade, j’aime beaucoup tester d’abord en carrière… Par exemple, on va se mettre en reprise avec 1 ou 2 autres chevaux, et tester de se dépasser les uns les autres au pas, au trot, au galop. Souvent, on voit déjà des petites frictions dans un contexte bien plus maîtrisable comme la carrière ; c’est donc une bonne occasion de prendre le temps de travailler ça dans un environnement plus sécurisé. Dans l’idéal, prêtez bien attention à vos partenaires de balade : vous devez bien vous mettre tous d’accord sur quand on part au trot, quand on prend le galop, et si tous les chevaux chauffent, il va falloir revoir votre système pour mettre chaque cheval dans des conditions qui tirent tout le monde vers le haut et non pas vers le bas (et le stress). 

 

Si votre cheval colle celui de devant et que vous ne trouvez pas de solution pour vous en sortir, demandez au cavalier de devant d’utiliser la pression rythmique de son stick en “protection” de l’arrière-main de son cheval… Ça marche souvent bien mieux que de tirer perpétuellement sur les rênes du vôtre. 

Il existe bien entendu des dizaines d’autres tips et exercices éducatifs ; vous avez là déjà quelques pistes à explorer. 🧭

 

4. L’excitation et les débordements

 

Dernier cas classique en balade : le cheval qui s’excite, chauffe, et montre quelques bonds de joie ou autres joyeusetés pas toujours faciles à maîtriser. 🤕

 

Mon premier conseil, c’est de penser “calme”, et d’identifier ce qui déclenche les envies de bêtise chez votre cheval : souvent, ce sont les allures. Une bonne idée consiste à conditionner la tête de votre cheval à désassocier “balade” et “jeu/excitation/débordements”. Pour ça… On commence par faire beaucoup de balades au pas, et on oublie la possibilité de chauffer. Ensuite, on va privilégier des longs moments de trot, et mettre le galop de côté pendant un temps. 

 

On envisage le galop seulement quand le pas et le trot se font dans le calme.

Évitez à tout prix de systématiquement galoper aux mêmes endroits, de faire toujours les mêmes allures dans les mêmes chemins : votre cheval va chauffer par anticipation ! Soyez plus aléatoire, ne permettez pas à votre cheval de savoir exactement ce qu’il se passe et quand. 

 

Si vous avez vite peur en balade, et que votre cheval a beaucoup d’énergie que vous avez du mal à canaliser, n’hésitez pas à faire 10 minutes de travail au sol avant de partir en extérieur. Je ne parle pas de longer pour fatiguer : je parle bien d’un petit échauffement mental et physique permettant à votre cheval d’avoir une liberté, voire une petite soupape pour jouer ou libérer un peu d’énergie emmagasinée avant de partir. 🤪

 

Dans le cas où votre cheval est stressé , anxieux ou réactif et que cela influe négativement sur votre relation avec celui-ci, n'hésitez pas à aller voir les programmes suivants 📹 : 

• Le tempérament stressé & explosif 
• Cheval stressé : ateliers de confiance en selle 

 

En espérant que cet article et son contenu vous aura plu ! 😉