1 janvier 1

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Pauline Barbier

Monter dans le van avec calme, facilité et confiance

Monter dans le van avec calme, facilité et confiance : c'est possible, mais cela demande un peu de travail et d'effort de la part des cavaliers. Chez Blooming, nous prêtons beaucoup d'attention à cet exercice. On vous dit tout dans cet article ! 

Nos conseils sur le sujet :


1. Un exercice à l'opposé de la nature du cheval

2. Réglez les problèmes préexistants
3. Instaurez une bonne communication
4. N'oubliez pas de travailler aussi le débarquement
5. Soyez patient
6. Utilisez l'approche retrait aussi pour le voyage en lui-même

 

1. Un exercice à l'opposé de la nature du cheval


On ne va pas faire un dessin : tout cavalier qui se respecte s’est retrouvé dans une situation désagréable de van… Généralement, le schéma est très simple. Il y a un propriétaire, un cheval, et un van (ou un camion). Le cheval n’a pas très envie de rentrer. L’humain a besoin d’embarquer maintenant (concours, clinique, déplacement, rendez-vous, que sais-je), et donc pousse le cheval à entrer. Plus l’humain est oppressant, plus le cheval stresse et se braque. 


S’ensuit une série de mesures variées dépendant de la créativité de l’humain concerné… Des deux longes croisées derrière l’arrière-main jusqu’aux balais (vu et vécu un trop grand nombre de fois), le cheval finit (peut-être ?) par embarquer… Souvent après plusieurs heures de lutte, du stress, de l’angoisse, un cheval qui devient complètement braqué et résigné, et en lequel on aura créé un premier traumatisme lié à l’embarquement dans le van. Ce, sans nécessairement le vouloir. 

 

 

Dans de nombreuses écuries encore aujourd’hui, en 2023, on observe des scènes désolantes à ce moment de la vie du cheval. Embarquer le cheval est un stress, est une lutte, on célèbre le cheval qui embarque "facile" et on est désespéré d’être tombé sur celui qui refuse net de poser le moindre sabot sur le pont.
J’aimerais donc démarrer cet article par le point suivant : si monter dans le van est une lutte entre votre cheval et vous, c’est bel et bien vous qui en êtes responsable. Je vous rassure, il existe désormais de nombreux enseignants qui peuvent vous accompagner - et si ça n’est pas votre cas, on a créé le programme Le Van - Embarquer dans le Calme spécialement pour cela.


Monter dans le van, c’est la situation anti-cheval par excellence. Elle combine tout ce que cet animal de proie déteste :

  • enfermement
  • absence de visibilité (et donc de lire son environnement)
  • impossibilité de bouger librement (et donc de fuir)
  • instabilité (causant un déséquilibre)
  • bruits importants (impossible de bien écouter l’environnement)
  • déplacement dans un environnement inconnu

Donc, autrement dit, c’est tout à fait éloigné de sa nature et il est normal qu’un long et profond apprentissage soit nécessaire. 
Je vous donne mon avis simple et direct : embarquer dans le van fait partie des apprentissages indispensables et essentiels pour la sécurité du cheval et d’autrui. Outre le fait que si, un jour, il vous faut l’emmener en clinique d’urgence, un cheval qui embarque/débarque sereinement voyage généralement bien mieux.


2. Monter dans le van exacerbe des problèmes préexistants


J’ai envie de démonter une autre idée qui empêche la plupart des propriétaires de voir les choses telles qu’elles sont. 


"Le problème n’est pas le problème". Je m’explique : votre cheval n’a pas un problème "de van". Ok, si, il a sûrement un problème de van si, un jour dans sa vie, on s’est acharné sur lui pendant 3 heures pour qu’il embarque. Mais à l’origine, il n’avait pas de problème de van. Les humains, en s’y prenant mal, ont créé un traumatisme lié au van. Cependant, sur un cheval vierge d’apprentissage, il n’a pas de façon intrinsèque un problème avec le van (ou très rarement). 

 

 

Le van révèle des problèmes qui existent déjà dans votre communication et dans votre travail. Parmi ceux-ci :

  • un problème de confiance (en vous, en lui-même, en l’apprentissage ou en l’environnement)
  • un problème de confiance en les espaces étroits et clos (jeu du passage étroit)
  • un problème de réponse à la pression, physique ou tactile

Si votre cheval a déjà un côté anxieux dans des espaces clos, il va falloir déjà travailler là-dessus en dehors du van… 


D’une façon générale, comprenez bien que le van ne fait qu’exacerber des enjeux qui sont déjà présents, mais simplement pas encore révélés assez franchement. De ce fait, tout problème de van possède une solution en dehors du van d’abord.


2. Une bonne communication pour monter dans le van sereinement


Quand les chevaux répondent déjà mal, et communiquent selon une sorte de compromis, vous aurez d’office plus de mal à le faire monter dans le van. Ensuite, rajoutez par-dessus un cavalier qui ne connaît pas les techniques d’habituation, le renforcement positif, l’approche-retrait, etc., et vous créez une crise de confiance qui va braquer le cheval gravement. Ça n’est pas de votre faute si vous ne connaissez pas tout cela. Cependant, aujourd’hui, plus d’excuses, les amis ! Vous êtes ici entre de bonnes mains, puisqu’on a un programme entier dédié à l’embarquement. Ce programme contient pour l’instant 3 cas différents de problématiques à l’embarquement. 


Souvent, mes élèves ou d’autres cavaliers amateurs possédant des jeunes chevaux, et déterminés à bien éduquer leur cheval, n’ont généralement aucun problème avec le van. Pourquoi ? Parce que dès le début, ils abordent ce travail comme un jeu, comme un exercice, avec du temps. Ils ne forcent pas, ils laissent le temps au cheval d’observer, de comprendre et d’essayer. 

La confiance du cheval en l’humain est donc, généralement une priorité. Elle a été renforcée très tôt. La confiance en l’environnement est aussi souvent beaucoup travaillée chez les jeunes chevaux avec ces cavaliers. Ainsi, le van ne devient plus qu’une exploration comme toutes les autres : au même titre que la bâche, le ballon, le drapeau, ou autre objet étrange au regard des chevaux. 


La confiance est donc l’indispensable prioritaire. 


Ensuite, viennent les réponses aux différentes pressions. Est-ce que votre cheval répond légèrement au licol, et ce dans tous les sens, et dans la majorité des contextes ? Si déjà, vous hésitez à dire un grand "oui", il y a un peu de travail à effectuer avant de présenter le van.

 

 

Votre cheval sera attaché et "oppressé" dans tous les sens au sein du van :

  • il est attaché, et personne ne veut d’un accident car le cheval tire au renard : il doit suivre sans hésiter la pression du licol sur la nuque, notamment, même en cas de stress. S’il répond uniquement quand ça va bien, l’apprentissage n’est pas terminé.
  • il est bloqué à l’arrière par la barre de queue : s’il pousse et détruit tout au niveau de l’arrière-main, vous risquez deux choses. Premièrement, il apprend qu’en défonçant tout, il peut sortir du van : s’il stresse, il risque de répéter cette solution plutôt que d’améliorer sa gestion émotionnelle. Deuxièmement, il risque de se blesser gravement ou de créer un accident.
  • il est bloqué de côté par la stalle.
  • il est bloqué du dessus par le plafond. 

Si déjà, hors du van, les différentes réponses aux pressions ne sont pas impeccables, et la confiance moyenne (et en général les deux sont très liés), il y a de fortes chances pour que les problèmes soient franchement révélés par le van. Essayez d’éviter ça et préparez le travail en amont pour limiter le stress, ainsi que les risques d’accident grave.


3. L’embarquement comprend le débarquement


Bien monter dans le van, c’est aussi (voir surtout) bien en sortir ! 

Concernant le van, l’accent est généralement mis sur le fait d’entrer dedans, et certainement pas d’en ressortir. Certes, on comprend bien tous pourquoi : les chevaux ont plus de difficultés à embarquer qu’à débarquer.

Pourtant, je mets toujours une certaine emphase sur la qualité du débarquement. Un cheval qui entre, mais qui sort en grand fracas, en se précipitant dehors… N’est pas un cheval qui embarque correctement. Si le cheval monte dans le van, mais qu’il ne pense qu’à une chose, c’est à se jeter dehors dès que la barre de queue s’ouvrira… C’est qu’il n’a pas du tout terminé l’apprentissage de l’embarquement dans le van. Du stress, de l’anxiété subsistera, et cela sera révélé par la qualité avec laquelle le cheval voyage. 


Si votre cheval est parfaitement tranquille en embarquant ET en débarquant, qu’il vous attend, qu’il est calme, il voyagera systématiquement mieux. 
Pensez donc à bien travailler les deux. Embarquez dans le calme, pas à pas, et débarquez dans le calme, consciemment, avec un cheval qui réfléchit et qui prend son temps.

 

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4. Monter dans le van, un jeu de long terme


J’ai un avis assez tranché sur l’embarquement dans le van et je sais que tous les professionnels ne le partagent pas. A vous de trier entre vos convictions, votre cheval, et ce que l’on sait de sa façon d’apprendre. 


De mon point de vue, c’est un travail qui s’effectue sur le long terme. Autrement dit, de nombreuses mais courtes séances. S’il vous faut 10 séances de 20 minutes, étalées sur 10 jours ou sur 5 jours, je pense qu’il faut prendre le temps de ces 10 séances. Oubliez les démos que l’on trouve partout sur Internet montrant un cheval récalcitrant finir par capituler au bout d’une seule démonstration. Je regrette que, souvent, ces chevaux passent par un inconfort très important pour aller aussi vite. Attention ! Ça n’est pas toujours le cas, mais quand ça va très vite, c’est très fréquent. 


Non, il n’existe pas de technique miracle qu’un magicien possède pour faire embarquer en 10 minutes. Les lois de l’apprentissage concernent tous les chevaux. Ce qui varie, c’est leur tempérament inné, et leur expérience avec l’engin. Si votre cheval a embarqué en 10 minutes avec un pro, alors qu’avec vous, c’était la croix et la bannière… C’est parce que c’était un pro, justement. Rien de magique, juste des compétences bien utilisées.

Perdez du temps en amont, pour en gagner plus tard. Vous avez sûrement déjà lu cette phrase qui est primordiale dans le cadre du van. Certes, 5, 10, voire 15 séances dans les cas les plus coriaces, c’est beaucoup. Cependant, comprenez bien qu’une fois que vous aurez effectué ce travail jusqu’au bout, il y a fort à parier que l’apprentissage sera si bien acquis, que vous n’aurez plus jamais un seul problème avec le van. Cela sera devenu facile, voire banal pour vous et votre cheval.
Et c’est cela que nous souhaitons vous enseigner dans le programme Le Van.


De notre point de vue, le van est un moment très stressant et qui peut causer beaucoup d’angoisses aux chevaux. Pourtant, le van est souvent utilisé pour des choses fun pour le cavalier : concours, randonnée, sortie… Pourquoi ne pas partager votre plaisir de voyager en préparant parfaitement bien votre cheval à ce moment de sa vie ? Votre relation n’en ressortira que grandie, et les moments passés en extérieur n’en seront que meilleur.

 

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5. Bien voyager


Enfin, nous avions déjà donné pas mal de conseils sur la qualité du voyage en elle-même dans cet article. 


Je rajouterais, en supplément de cet article, que vous pouvez également opérer selon de l’approche-retrait pour le voyage en lui-même. Par exemple, montez dans le van, fermez tout, allumez le moteur, éteignez le moteur, ouvrez tout, sortez le cheval. Puis, montez dans le van, fermez tout, allumez le moteur, faites quelques mètres, puis arrêtez et sortez de nouveau le cheval. Puis, roulez 2 minutes. Puis 5 minutes. Puis 10 minutes. Avec cela, vous aurez déjà bien introduit en progression l’idée du voyage.
Attention cependant : certains chevaux se calment plus facilement avec un voyage plus long. Si la préparation à l’embarquement est faite en suivant les conseils de notre programme, cela ne devrait pas être le cas. Cependant, si votre cheval a de mauvais souvenirs liés au van, il peut bien entendu sortir de cette règle générale.


N’oubliez pas que les chevaux sont des êtres vivants. Ça n’est pas une science dure. S’il y a des règles générales, il existera toujours l’exception qui confirme la règle. Le tout, c’est de rester à l’écoute de votre cheval.

 

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