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Pauline Barbier

Gérer la récupération du cheval pendant l'hiver

La récupération est un élément fondamental du respect de l'intégrité physique du cheval. L'hiver, les contraintes météorologiques doivent être prises en compte pour que votre cheval récupère de façon optimale.

Je vous écris du fin fond du grand NORD, aka la Belgique, où chacun sait bien qu’à partir du 1er novembre, il fait nuit à 16h, il fait gris constamment et la boue devient votre seconde peau. Puisque nous nous préparons, chez Blooming Riders, à ne PAS hiberner malgré nos souhaits les plus chers, on s’est dit qu’un petit article sur la gestion de la récupération hivernale de votre cheval ou poney était de saison. Chaque hiver contient son lot d’adaptations : en effet, on n’échauffe pas un cheval de la même façon, on s’entraîne peut-être un peu différemment selon les installations à notre disposition au sein de notre centre équestre ou écurie de propriétaires, et on prête une attention assez poussée à la récupération - enfin ça, c’est dans la théorie, bien sûr. Dans cet article, on vous propose quelques idées pour que la récupération et les moments post-séance soient menés d'une façon idéale pour le confort de votre cheval.



 

 

Nos conseils sur le sujet :

1. La récupération démarre à l’échauffement du cheval
2. Gérer la transpiration de votre cheval pendant l’hiver
3. Aider les muscles engourdis
4. Alimentation équine

1. La récupération démarre à l’échauffement du cheval

La relaxation post-séance démarre, finalement, pendant votre séance. En effet, l’hiver, comme chez les humains, les muscles de votre cheval sont bien entendu confrontés à la gestion de la température externe qui ajoute une contrainte à leur travail habituel. Ils démarrent peut-être la séance plus ‘rigides’ qu’à la normale. Ils ont besoin de plus de temps pour s’échauffer, les structures articulaires et ligamentaires également. Une bonne récupération démarre, finalement, dès votre détente.

Celle-ci doit compter un bon grand moment de pas libre, rênes longues, surtout si votre cheval sort du boxe. Ensuite, l’échauffement doit favoriser des exercices avec peu de contrainte, avec une grande liberté d’encolure, et un mouvement global facile, simple, souple. On ne démarre pas son travail par du rassembler très intense ou par d’énormes allongements au trot. D’une façon générale, quand on évoque l’échauffement, on doit penser - comme très souvent - à l’idée de progressivité. Démarrez au pas rênes longues, puis au trot avec une attitude d’encolure libre. Passez un peu de temps dans un trot sur des courbes larges, sans contrainte d’attitude, aux deux mains, le temps de chauffer toutes les structures, d’activer le système cardio-respiratoire gentiment. En bref, on allume le moteur, on le laisse chauffer, et on monte progressivement dans les tours sans brusquer. 

Ensuite, pourquoi pas aller vers un petit galop avec une attitude horizontale. De même, privilégiez une attitude la plus libre possible ou horizontale, et restez un peu dans l’allure sur de grandes courbes aux deux mains. 

Attention… Si votre cheval ou poney est trop nerveux ou excité… Descendez, échauffez-le en longe, sans enrênement, et privilégiez le mouvement en avant s’il monte en pression, saute en l’air, jette son feu. 


 

Ensuite, effectuez votre cœur de séance normalement.

Puis, vient le temps de récupération. Celle-ci, l’hiver, peut se faire de façon active, sur le même genre d’attitude qu’à l’échauffement : peu contraignante, encolure longue et basse, mouvement simple, libre, au trot et au pas.

Pensez également qu’à la fin de votre récupération, il est essentiel de marcher assez longtemps pour que le rythme cardiaque et respiratoire de votre cheval revienne à la normale. Si votre cheval est tondu au niveau du dos et de la croupe, pensez à le recouvrir lorsque vous repassez au pas, pour éviter qu’il prenne un coup de froid.

Une petite astuce pour vous mettre à sa place, lorsqu’il est tondu, est de penser à ce qu’il se produit si vous partez faire une course à pied quand il fait froid. Vous démarrez probablement couvert, puis vous avez chaud grâce à l’effort, donc vous vous découvrez une grande partie de votre footing. Ensuite, lorsque vous marchez à la fin de votre exercice, il est probable que vous vous recouvriez pour éviter d’attraper froid.

En bref : une bonne récupération démarre par la façon dont le corps est mis à l’effort avec la contrainte supplémentaire des températures plus basses. 

2. Gérer la transpiration de votre cheval pendant l’hiver

Bien entendu, la transpiration est un sujet difficilement évitable l’hiver. Cheval tondu, pas tondu, couvert, pas couvert…

Si votre cheval travaille beaucoup ET transpire beaucoup, il est certain qu’il sera plus confortable avec un peu moins de poils, à condition que la gestion des couvertures soit bien faite. Si votre cheval, en revanche, travaille tout juste 3 fois par semaine de façon peu intense, ou bien qu’il travaille beaucoup mais qu’il transpire très peu, évitez les tracas liés à la tonte et laissez-le au naturel. Chaque cheval transpire différemment, et donc la contrainte liée à la tonte est individuelle. Je ne préfère pas trop généraliser, et vous laisser libre de faire ce choix. Mieux vaut tondre un cheval s'il met plus d'1h30 à sécher convenablement ; mieux vaut ne pas tondre un cheval qui vit au pré H24, qui transpire un peu mais sèche en 20/30 minutes.

Ceci dit : comment gérer le sacro-saint séchage ?


 

Si vous avez la grande chance d’être armé d’un solarium, profitez-en ! Attention, toutefois : si votre cheval n’est pas tondu, vous risquez de devoir le laisser sous les lampes chauffantes un sacré bout de temps. Se rabattre sur un bon vieux séchage en bouchonnant généreusement avec de la paille, ainsi qu’en couvrant pendant une bonne heure avec une séchante à l’abri sera peut-être plus judicieux. Il existe de très bonnes couvertures séchantes chez Décathlon, chez Horseware, ce n’est pas le choix qui manque. Attention, une couverture polaire n’est pas nécessairement séchante. Une bonne séchante absorbe et permet à l’humidité de s’évaporer. Une polaire risque d’enfermer l’humidité et de ne pas la laisser s’échapper.

Pour permettre un bon séchage, il faut décoller les poils agglutinés par la transpiration : un bon bouchon pour soulever les poils, une poignée de paille, frottez bien et décollez les zones mouillées pour laisser passer l’air. Ensuite, il est toujours possible d’investir dans un bon sèche-cheveux pour sécher les zones trop humides après votre séance. Cela accélère sérieusement le séchage avant de mettre une couverture séchante - attention ceci dit à la chaleur qui peut irriter la peau de votre cheval, n’hésitez pas à en parler à votre véto. Si vous n’avez pas de solarium (et je parie que la majorité est de ce côté de la force), c’est là où l’investissement dans une top séchante est de mise.

Le temps de séchage va dépendre de la quantité de transpiration… Il est donc individuel. D’une façon générale, plus il est court, plus c’est confortable pour le cheval - un peu comme pour les humains. Se refroidir avec beaucoup de transpiration sur notre corps, c’est un peu le meilleur remède pour chopper un rhume.

3. Aider les muscles engourdis pendant la récupération

Si, pendant le temps de séchage, vous avez envie de vous occuper, pourquoi pas prodiguer un petit massage maison pour booster la récupération des muscles, et offrir un petit moment de relaxation à votre cheval ? L’autre possibilité est également de faire appel régulièrement à un physiothérapeute équin pour aider votre cheval pendant la saison hivernale. Nous avons réalisé une série de vidéo en compagnie de Mercedes de Buyst d’Equidogphysio si vous souhaitez en savoir plus :


Dans cette vidéo, Loélia Beaufils, praticienne shiatsu, vous donne quelques idées faciles à appliquer. Observez le feedback de votre cheval, et privilégiez les mouvements qu’il semble apprécier. Bien entendu, un massage maison ne remplace pas le travail d’un physiothérapeute. 


Un dernier mot : n’oubliez pas un facteur prépondérant dans la gestion musculaire… L’alimentation ! Accompagné d’un bon nutritionniste équin, il sera important de suivre les changements potentiels de qualité de l’herbe et du foin en intégrant un complément minéral-vitaminé (CMV) adapté aux besoins de votre cheval. En bref, les muscles seront plus confortables s’ils reçoivent tous les nutriments dont ils ont besoin en parallèle de massages adaptés.

 

Quelques liens utiles :

 

Enfin, l’hiver, c’est aussi un moment intéressant pour s’adresser à des thérapeutes manuels qui peuvent agir en soutien, notamment pour la récupération. L’équipe de Blooming a récemment testé sur 3 chevaux très différents les bienfaits de la physiothérapie équine, avec des soins prodigués par EquiDogPhysio. Ce travail de mobilité globale a un effet assez fou sur la récupération musculaire. D’ailleurs.. C’est également le cas chez les athlètes humains ! Difficile d’être un athlète en se passant de soins chez le kinésithérapeute, chez l’ostéo ou le physio.

Les résultats sont probants : la mobilité globale est hyper facile et déliée. Les chevaux bougent parfaitement bien, emploient pleinement leurs muscles. Les courbatures sont plus vite oubliées.

Les soins en algothérapie, prodigués par des professionnels, ont également des vertus très intéressantes. Je vous invite à vous adresser à un thérapeute manuel formé à ce genre de soins pour comprendre comment cela peut offrir du confort à votre cheval.

 

4. Alimentation, soins cocooning

On l’a vu, l’hiver, il est encore plus important de s’attarder sur la composition de son alimentation. Outre les compléments minéraux vitaminés, adaptés à ses besoins propres.. Mange-t-il assez de foin ? Faites particulièrement attention à ce facteur qui est la base de l’alimentation du cheval, mais aussi de sa capacité de thermorégulation.

L’hiver, de nombreux propriétaires ont la fâcheuse tendance de surnourrir en concentrés, de peur que le cheval perde de l’état. Adressez-vous à un nutritionniste professionnel afin d’établir une ration adaptée. Rappelez-vous : l’alimentation, c’est le fuel du sportif. Je crois qu’il est inconcevable d’exiger au cheval d’être un athlète sans être très méticuleux sur son alimentation.

 

Liens utiles :

* British Veterinary Journal, Thermoregulation in the horse in response to exercise
* Coat Clipping of Horses: a Survey
* Management of horses with focus on blanketing and clipping practices reported by members of the Swedish and Norwegian equestrian community
* Equidogphysio

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