1 janvier 1

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Elise Lambert

Qu’est-ce que le saddle fitting ?

Le « Saddle-Fitting », ou ajustement de la selle consiste en l’adaptation de la selle et ses accessoires à la fois au cheval et au cavalier.

Nos conseils sur le sujet :

  1. Qu'est-ce que le saddle fitting ?
  2. De quoi est fait une selle, comment l'utiliser?
  3. L'importance d'une selle adaptée au cavalier et au cheval
  4. Le déroulement d'une séance 

 

 1. Qu’est-ce que le saddle fitting ?

Domaine plutôt présent dans les pays anglo-saxons ou allemands, il s’installe de plus en plus partout en Europe, et invite les cavaliers, les entraineurs mais aussi les selliers à revoir leur copie quant aux exigences que l’on demandait jusqu’à lors à notre matériel.

Pendant longtemps, choisir une selle consistait simplement à statuer en fonction de sa discipline, et la taille de son siège. 

 

 

Toutefois des nombreux vétérinaires et ostéopathes éclairés ont mis le doigts sur l’importance de selle et du rôle qu’elle pouvait jouer dans les gènes, atrophies musculaires, voir blessures du dos des chevaux, et des cavaliers.

En effet une selle à un coté pil, et un coté face. Evidemment, le/la cavalier/cavalière doit être bien installé et à son aise sur son siège, mais en dessous le cheval ne doit pas être perturbé dans sa locomotion à cause d’un mauvais réglage ou équilibrage.

 

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2. Alors premièrement, qu’est-ce qu’une selle ? Comment est-elle conçue et pourquoi ?

 

La selle à été d’abord créée pour apporter plus de confort aux cavaliers, puis affinée afin que celui-ci puisse s’y installer de manière la plus naturelle possible pour un bipède : au-dessus de ses 2 pieds ! c’est ainsi que sont nés les étriers.

Elle est composée d’un squelette : l’arçon, qui est très certainement la partie la plus importante de l’ensemble, et pourtant presque invisible à l’œil nu, et bien méconnu de ses utilisateurs.

 

L’arçon est conçu pour créer un pont au-dessus du processus épineux du cheval, en s’appuyant sur les muscles forts du dos, eux même soutenu par la cage thoracique.

En laissant bien libre le fonctionnement de la colonne vertébrale du cheval, on participe à la conservation ou même l’amélioration de sa locomotion naturelle.

 

L’arçon peut avoir différentes conceptions, droit et plat, plutôt courbe, avec des pointes longues, moyennes ou courtes. Mais il peut également être plus ou moins large, et son arcade de garrot plus ou moins ouverte, de forme U, V ou même W.

Il existe évidement plusieurs matières pour un arçon. Du bois, du composite ou même du carbone. Leur rigidité, ou dynamisme peut varier en fonction du matériau utilisé, et conviendra ou non au couple.

 

Certains arçons sont monobloc, non modifiables. D’autres sont déformables grâce à une presse ou un système d’arcade à vis, et permettent d’ajuster leur taille au cheval sans avoir à changer toute la selle.

L’arçon doit être choisi en fonction du cheval. Un cheval avec un dos droit et plat, et un garrot saillant ne sera pas à son aise sous une selle courbe, qui aura un effet de balance sur son dos.

 

A l’inverse un cheval ayant un dos plutôt courbe, avec des reins plongeants, un garrot noyé, n’ira pas sous une selle droite avec de grandes pointes d’arçon qui feront un pont sur son dos avec des points de pressions marqués.

Sur cet arçon sont fixées des matelassures pour apporter plus de confort, et qui servent à l’équilibrage de la selle.

 

Il existe plusieurs matières de matelassures, certaines comme la laine sont complètement modifiables tout leur vie, d’autres comme la mousse découpée ne sont pas ajustables. Il existe des hybrid mousse/laine, latex, ou encore coussins d’air.

 

Les recherches à ce sujet nous montrent que certains chevaux apprécient certains type de matelassures, alors qu’il n’arrivent pas à se décontracter sous d’autres.. Les gouts ! Tout comme nous préférerons un certain type de semelles dans nos chaussures, rigide ou souple, ou même de jean !

 

 

 

 

L’important étant finalement le confort pour pouvoir se déplacer dans la décontraction.

 

Puis il y a le siège, avec une enfourchure plus ou moins étroite qui permet de convenir à différents types de bassins. Un siège plus ou moins creux, la position du couteau d’étrivière, qui doit être situé sous la descente de jambe du cavalier peut varier. Certains cavaliers ont naturellement une jambe (un fémur) projeté en avant, d’autre plutôt sous le bassin. Mais la différence de taille entre le fémur et le tibia joue également un rôle crucial quant à la position de la jambe et le choix de la position du couteau d’étrivière !

 

La taille des quartiers doit varier en fonction de la taille de la jambe du cavalier, ainsi que l’avancée de quartier qui doit suivre l’avancée du genou de ce dernier.

 

3. Pourquoi est-ce important que la selle soit autant adaptée au cheval qu’au cavalier ?

 

Quand on commencer à s’intéresser au Saddle-Fitting, on décide souvent de placer son cheval avant soi pour les questions d’adaptation.

Pourtant la selle doit autant convenir à l’un qu’à l’autre.

Quand le cheval marche, trotte et galope, il transmet le mouvement des postérieurs vers les antérieurs grâce à son dos.

 

 

Ne disposant pas de clavicules entre les omoplates comme nous, seul l’engagement musculaire permet le mouvement et la remontée du dos et du garrot.

L’humain, ayant décidé de monter sur le dos du cheval, doit faire en sorte que ce dernier ait la capacité de nous porter, en développant donc une solidité musculaire, notamment du dos, sur lequel nous sommes alors posés ! Difficile mais pas impossible.

Vu comme ça il semble évident, que si la selle n’est pas adaptée, le dos du cheval ne peut pas se renforcer. 

 

Mais coté cavalier c’est la même chose ! Pour suivre les mouvements du cheval induits par sa marche, le cavalier doit pouvoir suivre avec son bassin afin de ne pas bloquer le mouvement, et pour fonctionner le plus naturellement possible, il doit pouvoir se placer au-dessus de ses talons comme s’il était sur terre. Si ce n’est pas le cas, et qu’il est déséquilibré vers l’arrière par exemple, son poids est envoyé vers les lombaires, à l’inverse s’il penche en avant, il surcharge l’avant main, alors que l’on cherche plutôt à la libérer.

 

Le but de la selle est de permettre au cavalier de se tenir debout dans ses étriers, en reportant son poids le plus au milieu du dos du cheval, le point le plus fort.

 

 

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Pour aller plus loin:

Introduction au saddle-fitting

4. Comment se déroule une séance ?

 

Le but de la séance est donc d’identifier si la selle (et accessoires, sangles, étriers, etc ) est adaptée au cheval et cavalier, et si ce n’est pas le cas, comment améliorer ce matériel pour qu’il le deviennent. Dans certains cas il est possible ou recommandé d’essayer d’autres selles afin de déterminer quel type et modèle sera la plus adapté.

 

La séance commence par une palpation générale et longue prise de mesures en statique. Elle sera notre base de travail, mais pas la finalité ! L’important est de connaitre la longueur de la surface portante du dos du cheval pour déterminer la longueur de la selle, l’épaisseur du processus épineux pour la taille de la gouttière, l’angle derrière l’épaule pour l’arcade de garrot, mais aussi le tour de la cage thoracique, la position du sternum (passage de sangle).

 

Une suite de mesures à la règle flexible, permettra également de dessiner une vue du dessus du dos du cheval afin de repérer d’éventuelle dissymétrie à prendre en compte (rotation de cage thoracique, une épaule plus forte que l’autre, un coté plus bas … )

 

Cette investigation nous donne un certain nombre d’indice quant à la bonne adaptation du matériel sans même l’avoir encore vu. Elle permet de repérer des poils blancs, un point de surpression ou une atrophie musculaire par exemple.

 

S’en suit une observation du cheval en dynamique à la longe sans matériel. L’investigation continue, on détermine quelles sont ses préférences, comment il se déplace, s’il y à des choses faciles à faire, et d’autres moins.

 

L’idée est d’apprendre à connaitre le cheval mais également de faire un état de son fonctionnement naturel qui doit être au moins conservé voir même amélioré lors de la partie montée, mais pas dégradé.

 

Puis enfin la selle. Passés les tests d’usage pour confirmer que l’arçon n’est pas détérioré (casse, vrille ), la selle est vérifiée en statique sur le dos du cheval et grâce aux éléments rapportés plus tôt, on peut déjà avoir une idée de sa bonne adaptation ou non.

 

Mais évidemment l’équitation se pratiquant en mouvement, ce n’est qu’une fois en dynamique avec cavalier en selle que ces éléments peuvent se confirmer. Nous pourrons vérifier si les allures naturelles sont conservées ou non, si l’équilibre de la selle correspond au couple, si celle si reste fixe ou si elle bouge beaucoup, si la sangle est à la bonne place, si les étriers conviennent aux préférences du cavalier, ou si la taille de siège lui permet de fonctionner facilement.

 

Parfois tout va bien : on garde le matériel et son réglage. D’autres fois tout va mal : on change complètement d’équipement. Et le plus souvent grâce à des accessoires et en fonction de l’adaptabilité de son matériel, on affine juste le réglage. Refermer l’angle de l’arcade de garrot, ou rééquilibrer une matelassure est tache courante du saddle-fitter.

 

Parfois même, seul un changement de forme de sangle peut suffire.

 

Une séance dure entre 1h30 et 2h, et permet de récolter toutes les informations nécessaires afin de gagner du temps ! (et de l’argent )

 

Pouvoir essayer un nombre réfléchi de matériel diffèrent en une seule séance, savoir vers lequel se diriger sans perdre des heures en carrière à essayer des modèles finalement tous pareil, ou même repartir avec une selle achetée sur un salon sans avoir pu la poser sur Pompon et se rendre compte qu’elle ne convient pas, mais ne pas arriver à la revendre. 

 

Le job de saddle-fitter est de venir à vous avec une analyse complète de votre cheval et vous et de vos besoins, et optimiser la recherche en refermant l’entonnoir au fil de la séance.

A la fin de la séance on détermine ensemble la solution idéale, vous repartez avec un compte rendu qui reprend les mesures, l’analyse de la locomotion, l’analyse du matériel, les préférences du cavalier.

 

 

 

Le rythme de vérification peut varier. Chez le jeune cheval en croissance on peut faire une vérification tous les 6 mois et un bilan complet par an. Chez le cheval adulte on dit qu’une fois par an est idéal, toutefois en fonction du rythme de travail, des conditions de vie, si le physique de votre cheval évolue au fil des saisons, cela peut être plus fréquent.

 

C’est à vous de garder l’œil ouvert d’adapter le rythme de suivi en fonction de tous ces éléments.

 

Ce métier n’étant pas règlementé soyez toutefois vigilent au professionnel que vous faites intervenir. Il y a plusieurs formations très complètes qui se valent, l’important reste la possibilité d’essai en dynamique et la proposition de solution ( attention aux vendeurs de selles qui utilisent le terme de saddle-fitter pour crédibiliser leur travail !!)

 

N'hésitez pas à suivre le travail de Elise Lambert, saddle-fitter de chez Optimo-Riding sur Instagram : optimo_riding

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